L’aménagement

C’est dans cette rubrique que le terme « Maître-Aménageur » prend toute sa valeur. En effet, vous découvrirez tout au long des étapes que nous intervenons dans tous les corps de métiers. Cela va de la ferronnerie pour les châssis (des cadres de lits aux châssis d’ancrage) à l’ébénisterie (mobilier, menuiserie, agencements et fermetures), en passant par la plomberie, l’électricité, l’électronique, le travail du textile ou du skaï, etc.

1. Mise à nu du porteur

Avant toute chose, il est essentiel de protéger la cabine de conduite : enlever les plastiques, retirer les caches sur les cloisons et les portes, ôter les doublures au plafond, bref, mettre à nu le fourgon.

2. Les ouvertures

C’est le début des travaux. La main ne doit pas trembler, car à ce stade, il n’est plus possible de revenir en arrière. Ces travaux consistent à effectuer des découpes dans la carrosserie : toit, baies, lanterneaux, portillons, aérations, etc. Les découpes doivent respecter des normes de sécurité visant à ne pas affaiblir la structure du véhicule, c’est pourquoi Isère Évasion se conforme à toutes les spécifications techniques des constructeurs automobiles.

La découpe la plus délicate est celle du toit, qui permettra ensuite la mise en place d’une rehausse ou d’un toit relevable. Pour chaque ouverture, celle-ci est délimitée par un ruban adhésif. Pour éviter toute déformation de la tôle, qui est relativement fine, il est crucial que la découpe soit rapide, précise et nette… car toute erreur ne serait pas rattrapable. Le véhicule est protégé des projections de limaille, et la découpe est ensuite sécurisée pour éviter tout risque de corrosion.

Chaque ouverture recevra un cadre en bois afin de raidir la tôle et d’encastrer la cassette recevant le store. Ce cadre doit épouser la forme de la carrosserie, expliquant ainsi le galbe formé par les surfaces extérieures.

3. L’isolation

Nos modèles portent le nom des quatre montagnes entourant Grenoble, et nos fourgons sont conçus pour affronter les conditions climatiques des zones les plus chaudes, froides et humides à travers le monde.

Avant d’affirmer notre processus d’isolation, nous avons testé divers matériaux avec vous, tels que le liège projeté et la laine de mouton.

Nous faisons face à un phénomène naturel où deux espaces communiquent en termes de température (intérieur et extérieur), entraînant toujours un transfert de chaleur vers le froid. En été, notre objectif est d’éviter que la chaleur ne pénètre dans le fourgon, tandis qu’en hiver, il s’agit de conserver la chaleur à l’intérieur du véhicule aménagé. Bien que ce mécanisme ne puisse pas être complètement stoppé, il peut néanmoins être fortement limité grâce à une isolation efficace.

Notre approche repose sur la résistance thermique des matériaux, calculée selon leur épaisseur et leur conductivité thermique. Toutefois, cela serait insuffisant, car pour garantir une isolation stable et durable, l’isolant doit aussi assurer la continuité de l’isolation et de l’étanchéité à l’air en toutes circonstances. En d’autres termes, il faut se protéger de toute forme de condensation interne tout en veillant à son évacuation.

Nos fourgons aménagés circulent sur toutes les routes et pistes du monde. Soumis à de fortes contraintes mécaniques, nous avons proscrit les isolations minérales, qui ne résistent pas aux effets de tassement.

Ainsi, pour les parois et le toit, nous privilégions une imbrication de plusieurs matériaux : une lame d’air, un isolant réflecteur alvéolaire à sept couches, une autre lame d’air, de l’Armaflex AF et des panneaux en peuplier. La souplesse de l’isolant réflecteur permet d’atteindre tous les espaces creux du véhicule, tandis que le panneau d’habillage fabriqué sur mesure en une seule pièce assure une parfaite étanchéité à l’air. De plus, l’Armaflex, appliqué sur des panneaux pleins, contribue également à une excellente isolation phonique.

Pour le sol, nous optons également pour deux couches d’isolants : un panneau en mousse XPS, reconnu pour sa résistance à la compression et au fluage, et un film souple réfléchissant collé au dos du plancher pour empêcher les ponts thermiques causés par l’acier du châssis d’ancrage. À cet endroit, nous pouvons également intégrer des planchers chauffants.

Lorsque la hauteur le permet, nous réalisons des doubles planchers, qui offrent de nombreux avantages : une excellente isolation complémentaire, des espaces de rangement supplémentaires, un local technique (pour les canalisations, le câblage, le GPL, etc.) et une protection des réservoirs contre le gel.

Toutes les parties du véhicule sont ainsi isolées, y compris le pavillon, les espaces creux et les passages de roues.

4. Les assises et les ancrages

Depuis le 1er janvier 2000, les banquettes ou sièges destinés aux places assises face à la route doivent être homologués. Depuis juillet 2003, il en va de même pour l’ancrage. De plus, depuis 2017, la dérogation autorisant les banquettes avec ceintures ventrales a été supprimée, rendant le déploiement de ceintures de sécurité à trois points obligatoire, sauf pour les banquettes disposées dos à la route.

Le nombre de combinaisons d’assises est assez vaste, et les banquettes latérales sont possibles, mais elles ne peuvent pas être homologuées comme places assises sur la carte grise.

Deux grandes familles de configurations :

1. La dinette classique : Cette configuration comporte des banquettes face à face autour d’une table, généralement avec deux banquettes. Une fois dépliées, ces banquettes offrent un lit longitudinal. Dans certains cas, une rallonge peut être nécessaire pour élargir le lit.

2. Le maxi-salon : Dans cette configuration, la dinette utilise une banquette associée aux deux sièges avant du poste de conduite (ces derniers doivent être équipés d’une embase pivotante pour pouvoir être retournés). Le maxi-salon est la configuration la plus courante car il permet un gain de place, élément souvent recherché dans un fourgon. De plus, ces banquettes offrent une assise plus profonde et un dossier plus haut. Cependant, cette configuration empiète sur la cabine, qui, avec sa grande surface vitrée, n’est pas idéale en termes d’isolation.

Il existe différentes solutions pour la position lit. Soit celle-ci est installée transversalement, mais uniquement sur des porteurs larges, soit elle se situe longitudinalement, nécessitant alors une extension. Selon la banquette choisie, plusieurs solutions sont envisageables : banquette en trois parties, intégrée sous ou dans un meuble, ou encore pouf. Pour déplacer le coussin par rapport au piètement, les banquettes peuvent être équipées de glissières longitudinales et/ou latérales, avec un débattement de 225 mm (RIB) à 300 mm (SCORA).

La banquette se fixe sur un châssis, dont la hauteur varie en fonction de l’assise mais aussi de la hauteur du double plancher. Par exemple, SCOPEMA propose des châssis allant jusqu’à 70 cm de haut, ce qui permet d’intégrer un double plancher de plus de 40 cm. Il est également possible de prévoir un passage de roue.

Nous construisons nos propres châssis lorsque cela est nécessaire et pouvons installer des banquettes ou sièges de plusieurs marques, parmi lesquelles :

– RIB
– SCORA
– Mobiframme
– BV Productions
– Schnierle

Chaque porteur étant unique, sa propre homologation est requise.

5. Les circuits

Eau : Le circuit d’eau est relativement simple, mais il ne doit comporter aucune fuite. Il relie les réservoirs d’eau propre à leur utilisation, jusqu’à l’évacuation, souvent située sous le châssis. Grâce à nos différents modèles, et parfois même sur mesure, nous pouvons installer des réservoirs de toutes capacités allant jusqu’à 200 litres. Nous pouvons également créer un circuit d’eau permettant de réaliser des sols chauffants, des évacuations contrôlées par électrovanne, des modes hors gel pour l’eau propre et l’eau usée, ainsi que de multiples systèmes de filtration garantissant la potabilité de l’eau et la préservation des réservoirs.

Gaz : Le circuit de gaz débute par un coffre étanche qui stocke les bouteilles de gaz. Il alimente le chauffage, le chauffe-eau, et parfois le réfrigérateur, le four, ainsi que les plaques de cuisson.

Électricité : Ce circuit est l’un des postes les plus onéreux du fourgon. Nous installons uniquement du matériel premium, bénéficiant d’une garantie allant jusqu’à 10 ans. Vous aurez le choix entre des batteries au plomb carbone ou au lithium, avec une capacité de stockage adaptée à vos besoins, pouvant dépasser les 600 Ah. Votre réseau électrique pourra être en 12 V, 24 V ou 220 V. Nous viserons ensemble une autonomie complète en fonction de vos exigences. Pour cela, nous prêtons attention à réduire les consommations (réfrigérateurs à compression, lampes LED, etc.) et à optimiser les ressources (panneaux solaires, alternateur renforcé, etc.).

Nos installations électriques sont suffisamment performantes pour permettre l’utilisation de plaques à induction, équiper le fourgon d’un micro-onde ou encore recharger vos vélos électriques.

Le pilotage de l’énergie peut être simple ou très élaboré, incluant une connexion avec votre smartphone.

6. Le mobilier et les équipements (ergonomie et esthétisme)

L’ébénisterie est l’un des métiers exercés dans notre atelier, et c’est à travers la réalisation de nos meubles qu’elle prend toute sa valeur.

Chaque fourgon est aménagé sur mesure, sans recourir à des plans 3D ni à des machines numériques. Notre objectif est de concevoir l’espace autour des besoins fonctionnels spécifiques, en intégrant le matériel technique et en optimisant l’utilisation de chaque millimètre disponible.

C’est pourquoi nous réalisons d’abord un montage en brut. Cette étape permet d’obtenir des meubles parfaitement ajustés et d’apporter les corrections nécessaires afin d’atteindre un équilibre entre un maximum de rangement et un espace de vie optimal, le tout dans un volume réduit.